Posted in

Philippe Cazal – Biographie

Philippe Cazal inscrit son travail dans la complexité du réel. Ses procédures sont variées, il est « un artiste en tous genres » pour paraphraser Francis Picabia.

Cette œuvre pose également de manière récurrente la question de l’art et du rôle de l’artiste : Être artiste, pourquoi et pourquoi faire ?… dans un monde où la communication est essentiellement au service du marché ?

Pour tenter de cerner cette réalité, Philippe Cazal interpelle et détourne les codes, les réseaux, les objectifs avoués ou cachés de la publicité et du marketing. Il met en scène et applique dans son propre travail les lois de la production, de la circulation et de la diffusion des marchandises… La rue lui sert d’atelier. Les supermarchés, les magazines et les annonces publicitaires constituent ses sources d’inspirations… Au mot « ordre » il préfère les mots en désordre. Décalés ou détournés, ceux-ci avancent des propositions inattendues… et relèvent les interférences de l’art et de la réalité…

En transformant sa signature en logo (1985), il devient une image de marque, miroir de lui-même. Tantôt acteur, metteur en scène, mais aussi éditeur de la revue Public (1983) ou commissaire d’exposition à New York (« Une idée en l’air », 1981), il transforme l’artiste en promoteur, gérant son travail comme un dirigeant d’entreprise qui a l’œil sur tout (production, distribution et promotion).

Accessible au premier coup d’œil, cette œuvre cache sous un humour grinçant plusieurs niveaux de lecture. L’ironie et la dérision la traversent comme vecteurs de déstabilisation et indicateurs de contre tendance… Mais surtout, cette démarche à multiples entrées, interroge le langage et le sens, reconsidère le pouvoir évocateur des mots, privilégie leur puissance poétique et leur part de mystère.

Extrait d’un texte d’Elisabeth Couturier, 2000.