Hervé BIZE
Né en 1966, vit et travaille à Nancy où il dirige la galerie Art Attitude depuis 1989.
Il développe un travail sur les slogans de motivation destinés au personnel de certaines entreprises. Il les copie à l’aquarelle de telle sorte que ces injonctions deviennent illisibles : inopérantes, elles se transforment en objet de contemplation. Cette sérigraphie éditée à 20 exemplaires est retravaillée à l’aquarelle, ce qui en fait une pièce unique.
Patrick CONDOURET
Né en 1965, Vit et travaille à Saint-Etienne.
Le travail de Patrick Condouret « illustre une logique du faire », selon ses propres termes. Il en décrit abondamment les gestes, les confondant parfois avec les matériaux auxquels ils s’appliquent : « je tords, je plie, je réunis, je couds, j’agrafe, je dessine, j’assemble, je décalcomanie, j’autocollant, je plastique, je colle, je punaise, je modelage, j’épingle, je dérape, je m’amuse, je recommence. » Ces gestes s’appliquent généralement à la fabrication d’impressionnantes installations chaotiques dans l’espace. Mais c’est la même démarche qui se joue dans les broderies sur torchons que l’artiste présente ici.
Peter DOWSBROUGH
Né en 1940 à New Brunswick, New Jersey. Il vit et travail à New York
Figure majeure de l’art contemporain, Peter Downsbrough opère depuis le début des années 70 dans le sillage du minimalisme, au croisement de l’art conceptuel et de l’art concret. Ses nombreuses pratiques artistiques – sculpture, photographie, livres, films, pièces sonores, appliquées lors d’interventions discrètes à l’espace urbain – sont fondées sur la notion de position et de cadrage, et interrogent le rapport entre l’espace et le langage et produisent une exceptionnelle richesse sémantique dont René Denizot écrit à juste titre : « Elle ne répond pas à l’attente de l’art. Elle le laisse en suspens ».
Frédéric DUMONT
Né en 1967. Il est écrivain, plasticien, vidéaste, performer.
L’artiste met en place des dispositifs composés de mots à la limite de la lisibilité. Que ce soit sur de banales feuilles au format A4 ou inclus dans des scénographies plus élaborées, les mots ainsi transformés deviennent des éléments plastiques ou sonores qui distillent un autre discours. Ici, Frédéric Dumond excède le principe de la rature associé à toute création littéraire pour une composition graphique où la trame d’une grille réorganise la déconstruction du texte.
Pierre FAURET
Né en 1963 à St – Girons, vit et travaille dans le Lot et à Toulouse.
L’artiste doit à sa formation de vétérinaire l’inspiration de son travail artistique. En 1997, il renoue avec sa passion d’enfance pour le modelage et la sculpture qu’il décline avec humour et douceur. Depuis, il joue avec les matières et les supports, la cire, le dessin, la photographie pour se fabriquer un univers à la hauteur de ses rêves : le petit personnage rouge nommé « Big man » qui hante les images dans un univers vertigineux de solitude est façonné dans de la cire de Babibel…histoire de
Sandra FOLTZ
Née en 19 68, elle vit et travaille à Paris.
Sandra Foltz est soucieuse de maintenir le continuum d’un message malgré les fragmentations qu’impose la vie en société. Elle agglomère ici l’ensemble des 26 lettres de l’alphabet dans une typographie choisie. La sculpture de ce motif, en médium laqué, a été produite par le centre d’art Georges Pompidou à Cajarc à l’occasion de l’exposition « Fais-moi un signe », tout comme cette sérigraphie.
Koo JEONG-A
Artiste coréenne née à Séoul en 1967, elle vit et travaille à Paris.
Koo Jeong-A photographie des vues du village pour les éditer en cartes postales. C’est l’esprit des chromos, des images en couleur – jugées de mauvais goût mais bien souvent sentimentales – qui surgit et interpelle l’identité du lieu. Le travail de Koo Jeong-A se soucie du quotidien, du banal, de l’anodin qui nous échappe bien souvent mais qui nous plonge dans une douce mélancolie.
Monika KULICKA
Monika est née en 1963 en Pologne, depuis elle a vécu et développé son travail d’artiste à New – York pendant une dizaine d’années avant de venir s’établir en France depuis 3 ans.
Elle questionne les stéréotypes liés à l’artificiel, à la mort et au vivant, à la supériorité préconçue de l’humain et à l’omnipotence de la technologie. Elle développe des projets qui engagent les forces naturelles et appellent à la coopération active du monde végétal.
En résidence à Saint-Cirq-Lapopie, Monika a impliqué les habitants du village voisin de Tour de Faure dans la réalisation de sculptures «vivantes», à partir des platanes de la place de la Mairie et de meubles en bois «greffés» dans leur tronc, dont il faudra suivre le développement de manière durable. De ce travail «vivant», est née cette série de 9 dessins qui constitue à la fois une documentation sur l’œuvre installée dans l’espace public et une œuvre à part entière.
Jean-Claude LOUBIÈRES
Vit et travaille à Paris et Calès (Lot).
Après un chemin de sculpteur jalonné de nombreuses expositions, Jean-Claude Loubières a délaissé les matériaux lourds pour s’interroger sur la lecture des signes. Il essaie d’en démonter les mécanismes en tordant un peu les perspectives. Il brouille les messages en demandant à la lettre de n’être plus qu’une image et à l’image de devenir seulement un signe. Mais l’une et l’autre ne se laissent pas faire facilement. Avec les icônes collectés dans les lieux publics, il reconstitue des familles… Avec les livres qu’il compose seul, il crée une bibliothèque suspendue… sans jamais se défaire d’une bonne dose d’humour.
Pascal MAHOU
Né en 1939, vit et travaille à Paris.
Il utilise des objets mis au rebut – les cageots de fruits et légumes – pour en extraire les inscriptions qu’il combine en un festival de couleurs savamment assemblées sur le principe architectural de la grille. Pascal Mahou, fidèle aux recherches du courant Supports/Surfaces qui a accompagné le début de sa carrière dans les années 70 accorde toujours une importance égale aux matériaux, aux gestes créatifs et à l’œuvre finale, le sujet passant au second plan. C’est pourquoi, il est possible de lire ses œuvres dans tous les sens comme cette sérigraphie.
Dominique MÉDARD
Née à Paris, elle étudie aux Beaux Arts de Toulouse, puis enseigne les arts plastiques.
Aujourd’hui, la peinture et la gravure, devenus ses moyens d’expression privilégiés, racontent une histoire faite de balancements sensuels entre les rythmes du corps et ceux de l’écriture, une passerelle jetée entre Occident et Orient où l’ont conduite au cours de ces dernières années d’irrésistibles attirances.
Dominique Médard partage son temps entre le Sud – Ouest de la France et les environs de Tunis où elle expose régulièrement.
Olivier NOTTELLET
Né en 1963 à Alger, vit et travaille à Toulouse depuis 2001.
Il est directeur des études à l’Ecole supérieure des beaux-arts de Toulouse.
Olivier Nottellet dessine sous le signe d’une réversibilité paradoxale. Le trait produit le contour d’une reconnaissance (portrait ou figure), un concept qui résume un espace ou un projet (plan de ville, esquisse architecturale d’un édifice), un tracé qui délimite (ligne blanche ou jaune qui sépare les voies d’une route, tracé qui flèche les indications). Interrogé sur une définition du dessin, Olivier Nottellet se met en travers de cette logique immédiate, évoquant d’emblée la mobilité, la décomposition et l’instabilité de l’espace comme du regard de ceux qui le traversent. Il n’hésite pas à parler de lui-même comme d’une « machine à dessiner », une machine dotée d’humeurs mélancoliques et de sursauts humoristiques, une mécanique déréglée « qui n’a peur de rien qui ne la fasse avancer » et d’où s’épanche un noir dont les expansions et les resserrements ne cessent de répercuter les accidents qu’il rencontre. Il n’y a pas de chemin, tu fais le chemin pendant que tu marches, sauf que la machine ne marche pas, elle déraille sur toutes les directions qu’elle emprunte, accélère, ralentit, hoquète, parfois se tarit.
Françoise PETROVITCH
Née en 1964 à Chambéry, elle vit et travaille à Cachan et enseigne à l’Ecole Supérieure Estienne, Paris.
Françoise Pétrovitch institue un dialogue au sein même des matériaux qui constituent ses œuvres, privilégiant ainsi les correspondances et les collages. Les carnets d’écoliers et les cartes postales anciennes apparaissent souvent comme un support à ses dessins, peintures ou gravures et contribuent à renforcer l’évocation de l’univers de l’enfance avec sa légèreté, sa poésie, mais aussi parfois ses peurs et ses angoisses.
Guillaume PINARD
Né à Nantes en 1971, vit et travaille à Toulouse où il enseigne à l’école des beaux-arts.
Dans les animations que dessine Guillaume Pinard, les obsessions construisent des ritournelles déstabilisantes. Guidé et séduit par une esthétique enfantine lisse et candide, le regard bascule avec violence dans l’horreur des situations que doivent affronter les héros imaginés par l’artiste. Les deux globes oculaires, protagonistes principaux de Le retourne, dessin animé de 14 minutes, ellipse lancinante et fantasmatique, traversent des aventures étonnantes, dans une construction narrative qui n’est pas sans rappeler celle des films d’animations des maîtres tchèques de Karel Zeman à Jiri Trenka. Devant l’univers halluciné de Guillaume Pinard, la seule lecture psychanalytique des images et des situations n’est pas suffisante, elle constitue un indice de compréhension sans être une légitimation. Les dessins, qu’ils soient animés ou couchés sur des centaines de pages de cahiers d’écolier, amorcent des surfaces de projection, de reconnaissance, un exutoire amoral, à peine sadique, assurément fascinant. Les deux sérigraphies acquises pour l’artothèque appartiennent à ce répertoire où l’animal subit quelques anomalies troublantes.
Jean RÉDOULÈS
Vit et travaille à Cahors.
Jean Rédoulès « écrit » avec son couteau de poche ou des outils rudimentaires faits d’un simple morceau de bois hérissé de quelques pointes. Il perfore le papier pour inscrire des messages qu’il destine à des lecteurs depuis longtemps disparus, aux générations à venir et à ses contemporains. Cette sérigraphie qui décadre un mot simple UN, appartient à ce même esprit de recherche d’un mystère qui déborde l’humanité, celui de l’unicité de l’être.
Jean-Pierre RODRIGO
Né en 1947, il vit et travaille à Cahors (Lot).
Il cumule plusieurs pratiques artistiques, et si dans sa vie publique il est davantage connu comme musicien, son travail de peintre n’a rien de celui d’un débutant. Rodrigo dessine et peint avec ferveur depuis son enfance.
Les tons naturels dominent dans l’ensemble des séries que l’artiste déploient pour faire le tour d’une question. Ici, la cruche – le Cantir – n’est qu’une occasion supplémentaire de faire danser une forme peinte en variantes colorées, d’élaborer une sorte d’inventaire autour d’un objet commun simple et généreux.
Dans la série Cactus, l’artiste décline une autre collection. Il organise la feuille blanche comme un espace architecturé où les matières composent des masses, creusent des vides, organisent des rythmes, à l’image des végétaux proliférants qui peuplent les déserts andalous et contribuent à la symbolisation d’un paysage d’aridité volubile, où l’artiste retrouve ses racines.
Anne-Laure SACRISTE
Née en 1970. Vit et travaille à Paris.
Les dessins et peintures d’Anne-Laure Sacriste parlent le langage de la nature : îles et rochers, feuillages et forêts. Mais la noirceur vertigineuse des tableaux est moins idyllique que cauchemardesque. Les dessins oscillent entre métaphysique de la solitude et spleen baudelairien assumé
Laurent SFAR
Né en 1969. Vit et travaille à Paris et à Toulouse.
Il joue avec les codes et les langages dans des dispositifs très ludiques où la participation du spectateur est parfois requise. Il tente de fausser la lecture habituelle d’un message en lui donnant des formes et des supports inattendus. L’installation présentée à Cajarc en 2007, proposait une lecture en creux du livre « La disparition » de Georges Pérec. En écho à cette sculpture, l’artiste a perforé l’image du canard jongleur. La boule fait aussi allusion au jeu de ping-pong auquel Laurent Sfar s’est beaucoup intéressé dans des travaux antérieurs.
Florian TIEDJE
Né en Allemagne, vit à Sélestat (67).
Florian Tiedje photographie essentiellement des paysages qu’il arpente à pied, en solitaire. Accueilli en résidence à Saint-Cirq-Lapopie sur une année complète, il a commencé à l’automne 2006 une sorte d’inventaire des espaces naturels autour du village. La variation des saisons et des flux touristiques constitue un des axes de son travail dans le Lot. Sensible à la fragilité de l’environnement somptueux du causse et de la vallée, l’artiste inscrit toujours la trace du passage ou de la présence de l’homme dans ses images.
Jacques VILLÉGLÉ
Né en 1926 à Quimper. Il vit entre Paris et la Bretagne.
C’est à l’école des beaux-arts de Quimper qu’il rencontre Hains, à qui le lie une définitive complicité. Dès 1947, il récolte des débris de mur de l’Atlantique et autres fers tordus et les considère comme des sculptures. Villéglé commence à collecter des affiches lacérées en 1949, considérant que le véritable “artiste” est bien le lacérateur anonyme et que, la collecte pouvant être opérée par tout un chacun, le moment est proche où disparaîtra la figure traditionnelle de l’artiste, pour laisser place à celle du “collecteur” ou collectionneur”. Mais demeurant avec Hains seul collecteur dans sa catégorie, Villéglé se retrouve artiste – d’un nouveau genre : amateur et ravisseur de fragments, qui ne fait lui-même que les choisir et les signer. D’abord sans grand succès public, malgré l’adhésion au Nouveau Réalisme, il devient un “artiste vivant de son art” à la fin des années soixante-dix.
Il n’en a pas moins poursuivi sa collecte, déambulant dans les rues (chaque prélèvement étant soigneusement situé et daté) avec curiosité et ravissement, et peut désormais organiser la publication de son important catalogue en différentes rubriques : affiches politiques, à textes, sur l’art (séries sur Mathieu et Dubuffet), affiches évoquant ironiquement telle ou telle tendance de l’art moderne, graffiti, transparences, placards de journaux, et nombreux multiples dont celui-ci qui est la deuxième pièce de l’artiste dans la collection de l’artothèque départementale du Lot.
